Tamurt-iw : La Kabylie

Kabylie, le plus doux, le plus beau des mots à prononcer. Kabylie, cette beauté faite terre, montagne et mer. Tu nous hantes quand on te quitte. Loin de toi, nous ne sommes plus exactement nous-mêmes. Nous devenons des possédés par tes couleurs, ton verbe, tes bruits et tes parfums. Tes montagnes et tes petits villages ne nous abandonneront jamais.
Alors, grandiose Kabylie de nos ancêtres, où que nous soyons, aux Amériques, en Europe ou ailleurs, nous t'aimerons d'un amour plus haut que ton Djurdjura et aussi fort que ta rébellion !
Tahar HOURI © 2015. Tah'art.





















Infos du net kabyle

samedi 1 septembre 2012

Kabylie : Le village Lemsella ou la figue en fête !


Affiche1
Photo : Affiche oficielle, conception Noor Braine (Nordine Bouraine)

Figues 5
Photo : Conception Idir Mezièche

Caroussel en 3 D réalisé par : Tah'art Houri





Programme de la 6ème édition de "La fête de la figue" à Lemsella
Programme Fte de la figue 2012

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Tighilt-Lemsella.jpg




Musique : Les Frères HOURI

mercredi 2 mai 2012

M'henna TIGRINI fustige l'attitude de Takfarinas


 M-henna-TIGRINI.jpg
Photo : M'henna TIGRINI dans son home-studio.


Ingénieur du son, arrangeur de renom, musicien remarquable, M'henna TIGRINI a accompagné, des années durant, tant d'artistes kabyles tantôt en sa qualité d'arrangeur tantôt en celle de musicien. A son palmarès, et à titre d'exemples, les premiers succès de SI MOH, Rabah LANI, ARZAZEN, etc...pour ne citer qu'eux.
Le studio YUGURTEN d'Azazga était un havre de création sous son "règne" jusqu'à la fin des années 90. Même s'il avait prit congé, il y a quelques années déjà, de sa fonction d'"arrangeur officiel", ce n'est aucunement une traversée du désert, car sa passion pour la musique est resté intacte. Il continue son bonhomme de chemin artistique en accompagnant des musiciens kabyles en France (Le dernier en date : NOUARA et MEDJAHED Hamid). Il vient également de graver son empeinte sur le dernier album de TENNA Ibtissam, actuellement disponible en Algérie.

  Voici le coup de gueule de M'henna en réponse à l'appel au vote de Tkafarinas, un appel somme toute, aux sonorités menaçantes et incompréhensibles, vu la mobilisation citoyenne en Kabylie qui appelle au bocott de ces dites élections.


         Ce même Hsisu de Tiqsrayin s'est vu pour beaucoup moins que ça se faire réprimander par Lwenas qui lui avait interdit de monter sur sa scène pour une première partie de son spectacle à Lyon vers les environ de 1996 et qui me dit (Lwenas) quand j'ai voulu en connaitre la cause :"wihin ,ttacmatt yezenzen nnif is s Rrxxa !!". C'est vous dire que s’il était encore vivant il l'aurait mis à l’amande.
Qu'est ce que vous voulez qu'il émane d'une tête qui au lieu de lui greffer de la culture (ne serait ce musicale) et de la dignité, il lui greffa du cuire chevelu ?! C'est un véritable ignare polyglotte qui a toujours contrairement à son ex binôme eu honte de sa Kabylité et de son propre héritage culturel.
Les textes qu'il a chanté n'ont jamais été de lui, même quand il prétend les avoir signés. Les danses qu'il a promues dans ses clips ,n'ont jamais été Kabyles à commencer par son tout premier Album solo "arac vYan" où un certain ballet d'Alger revisite le moon walk de Mickael J. faussement copié et interprété par Hakim Salhi qui s'avère chanter beaucoup mieux que Hsisu de Tiqsrayin .Récemment encore il nous arabo-hindouïse ,car monsieur trouve que la danse Kabyle n'est pas assez attractive telle qu'elle nous a été léguée par nos aïeux et qu'il faut donc la y(h)allaliser pour mieux la marier à la chanson Yall dont il est le prince créateur puisque désormais toute appellation Kabyle l'incommode.
Sur la pochette de son dernier Album, il a blasphèmé en nous détournant TifinaY d'Aksel de Massinissa et du grand Takfarinas pour faire du prosélytisme avec, certainement un gage de soumission à l'endroit de sa voilée de femme (Tchador) ! Qu'attendre de quelqu'un dont l'unique et seul but dans la chanson, est d'écraser tous les autres chanteurs Kabyles et dans son collimateur Idir?! Alors que j'étais témoin de l'aide que lui ont apportée bon nombre de ses frères et sœurs notamment Massa Bouchafa en 1995 quand il était fini et qu'elle lui avait donné l'occasion de se produire en lui concédant la première partie de son spectacle à l'espace Reuilly .Malik Bellili qui a fait des pieds et des mains en ayant pris des risques d'écorcher sa propre réputation pour le réconcilier avec France Télévision, qui l'avait à mainte fois vomi ...Lui avait eu moult fois l'occasion de s'acquitter de cette dette morale et leur renvoyer l'ascenseur ,Niante ,Nada, ulac !! Ingrat vas !! Il y'a deux ans ,il avait fait travailler des choristes dans un Zenith plein à craquer et en fin de spectacle, refuse de les payer,alors même qu'elles avaient payé leur transport ,leur bouffe et leurs propres costumes de scène de leurs propres poches , prétextant "la cause"?! Wa 3tziztu !!! Ay irgazen a tifaYwa ! Il a ruiné tous ses producteurs, je pense au pauvre Dda Rachid u Baya,et la perfidie qui était sienne à l'égard de Nacer Gasmi, avec une cerise sur le čračeq, un cumul colossal de dettes pour satisfaire un paraitre et une folie des grandeurs débridée .
Des nullards pareils se permettent même de venir sur RTL et prétendre corriger le grand Jacques Brel, car l'aYyul n'avait pas compris que la chanson ne me quitte pas, est une chanson de désespoir et que Le type était tellement désespéré qu'il était prêt à devenir l'ombre de son chien pourvu qu'elle ne le quitte pas et Hsisu de Tiqsrayin a trouvé le mot adéquat et prétend devant le très sympathique Animateur avoir corrigé Brel ... Quelle suffisance !! a tacmatt !!J'exhorte tous les Kabyles en particulier et les Berbères en général à n'accorder aucune clémence aux nôtres qui virent de bord et qui servent plutôt les intérêts de nos ennemis que l'intérêt de notre peuple !,tous ceux qui nous représentent mal !tous ceux qui trahissent la mémoire de Matoub, Mekbel,Djaout ,Mameri....les 127 morts et les milliers de blessés du printemps noir, doivent connaitre le même sort que celui réservé à cette fripouille ,ils ont choisi leurs camps ils n'ont qu'à assumer !!

M'henna TIGRINI
Paris, Mai 2012. 
 
 
 
 "Planète Kabylie" vous invite à lire cet autre article : "LIRE".
 Tak
 Photo : Tah'art.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 7 décembre 2011

Cuisine kabyle : Ti3esvanin ou Tikwervavin (par DJURA)

 
      Photo : Djura Mezièche
 
 
Illustration : Tah'art

Ti3esvanin ou Tikwervavin

 Azul fellawen ! Encore une recette qui vous réchauffera le corps et le coeur à l'approche de l'hiver. Y a-t-il un kabyle ou une kabyle qui ne connaît pas Ti3esvanin ou Tikwervavin (selon les région de Kabylie) ?...Je ne le crois pas !
Pour réaliser cette recette, prenez bien notes :


 
 
Temps de préparation : 10-15 minutes
Cuisson : 30 minutes
 
Les ingrédients :
- 1kg de semoule moyen
- Paprika doux (2 cuillères à soupes)
- 1 Cuillère de sel
- Ails (en quantité que vous désirez)
- 1 bouquet de coriandre haché finement
- 1 bouquet de menthe haché finement
- 1 verre à thé d’huile
- ½ L de sauce de couscous
 
Ingrédients pour sauce de couscous : Il existe plusieurs types de sauces, cette recette et celle à base de cardons
 
-          2 oignions
-          2 Tomates
-          3 carottes
-          Des cardons
-          Pois chiches (en boite)
-          Viande
-          Epices de couscous, et paprika (pour moi)
-          Sel (1 grande cuillère)
-          1 l d’eau
-             
Etapes pour la sauce :
1-      Couper oignions, tomates en petits dès, couper les carottes en longueur puis en trois, les mettre dans la marmite, ajouter la viande, les épices de couscous, le paprika et le sel, mélanger et laisser bouillir et couvrir le mélange va donner de l’eau…une fois que la viande a pris toutes les épices environ (10 à 15 minutes) rajouter un litre d’eau il faut faire en sorte de couvrir toute la viande pour quelle cuit. Une fois que le mélange a bouilli rajouter les cardons.
2-      Il faut laisser mijoter pendant à peu près 1 heure (le tps que la viande et les cardons cuisent) il faut vérifier la cuisson…si le mélange perd en eau chauffer à part une autre marmite d’eau et une fois qu’elle est bien chaude, bien bouillante la rajouter au mélange, éviter de mettre de l’eau froide Cela arrête la cuisson.
3-      10 minutes avant la fin de la cuisson rajouté les pois chiches.
4-      Gouter régulièrement votre sauce pour voir si elle est assez salée. 
 
Et voila votre sauce est cuite !!
Vous pouvez l’accompagner de couscous (recette)
Ou alors de boule de semoule assaisonner..
    
 
 
Les boules de semoules sont cuites à la vapeur.
1-      Dans un grand récipient mélanger (semoule, sel, paprika, coriandre, menthe)
2-      Ajouter un litre ou plus de sauce de couscous puis mélangé (il faut obtenir un mélange qui peut être facilement travaillé aves les mains pas trop pâteux !)
3-      Former des boules les mettre dans la couscoussières (bien couverte) pendant 15 minutes, les retirer et les retourner pendant encore 15 minutes, surveiller la cuisson !
 
S tezmart nnwen ! Sahha n t3ebbadh nwen. Ar tufat.
Djura. 







vendredi 2 septembre 2011

Courrier Kabyle: Planète Kabylie, le site de culture et d'infos

Vous n'avez peut-être jamais visité "Planète Kabylie"? Je vous y invite à faire un petit tour, histoire de vous rafraîchir un peu : des articles, des photos et des vidéos...Il vous suffit de cliquer sur l'image de mon ordinateur (ci-dessous)...Bon vent !

 

Rendez-vous à Lemsella (Fête de la figue)

dimanche 7 août 2011

Ma valise au retour de Kabylie


Durant les derniers jours qui précédaient mon retour d’Algérie, deux sentiments me traversaient en alternance, celui de vouloir prolonger mon séjour de quelques journées afin que je puisse suivre les changements discrets de la nature : les olives qui, d’un jour à l’autre augmentent de volume sur les branches de l’olivier qui s’invitent à la terrasse de notre maison. Des olives sauvées de justesse de la précédente grêle qui n’a pas épargné les cerisiers en fleurs. Ces minuscules perles d’huile, d’un vert olive authentique qui noircie au fur et à mesure qu’elles grandissent et que ma grand-mère aimait à comparer dans ses énigmes à des nègres accrochés par le nombril.
Je voulais rester encore quelques jours pour observer les premières touches de couleur rose sur les joues des grappes de raisin que je ne goûterai sans doute pas durant mon séjour puisque je serai déjà de l’autre côté de la Méditerranée quand elles arriveront à maturité. En attendant que le raisin mûrisse, je me devais de le protéger autant que faire se peut. Pour ce, je l’ai débarrassé des essaims de guêpes qui tournoyaient autour de cet assemblage de tuyaux et de bois sur lequel la vigne grimpe et forme comme un toit dont l’ombre se moque du soleil. Malgré la chaleur torride de cette journée, j’ai réussi à transformer ces dangereuses bestioles en de vulgaires fourmis inoffensives en leur brûlant leurs ailes et ce en improvisant une longue torche à l’aide des journaux roulés par mon neveu qui s’amusait et riait à tue-tête pendant que je me débattais face à la rébellion des guêpes qui se sont vues délogées de leurs nids par le feu.
Oui, j’aimerais rester encore quelques jours de plus pour contempler les petits visages angéliques de mes neveux et nièces de quelques mois seulement et dont les traits se dessinent plus clairement d’un jour à l’autre en s’embellissant ; puis écouter les nouveaux mots incompréhensibles qu’ils sortent de temps à autre, des mots que seules leurs mamans arrivent à décoder et qui faisaient rire le reste des membres de la famille. Dans ces furtifs moments de bonheur, je me disais souvent que si je raterais mon avion, tout compte fait, je ne raterai rien d’exceptionnel, de merveilleux. Bien au contraire, c’est en prenant l’avion que je me vois rater les raisins, les olives, les sourires des bébés et bien d’autres belles choses kabyles encore.
L’autre sentiment est l’envie pressante de rentrer en France illico presto, sans même regarder les montagnes kabyles qui s’éloigneront doucement dans le rétroviseur de la voiture qui me conduira à l’aéroport. Cette sensation me gagne en particulier à chaque déplacement que j’effectue vers l’une des villes kabyles, Azazga ou Tizi-Ouzou entre autres. Pourquoi ? Pour diverses raisons. D’abord, parce que les olives et les raisins n’ont pas la même essence que celle qu’ils ont dans nos champs et vergers. On ne les voie pas grandir. Elles ne valent que leur prix commercial. Et puis, les oiseaux n’y ont pas droit de cité et les guêpes ne tournent qu’autour des déchets jetés pêle-mêle à même les trottoirs. Mais par-delà mon romantisme primaire, je trouve que nos villes sont viles. Viles pour être vouées au hasard où tout est faisable, tout est envisageable. Tizi-Ouzou, par l’absence d’une éthique basique qui a déserté tous ses lieux est devenue incertaine et menaçante par les comportements bizarres de ceux qui peuplent les trottoirs. Des trottoirs-dépotoirs tout accidentés et occupés par endroits, par des voitures qui sont tellement mal garées qu’on croirait qu’elles étaient déposées là par un tsunami. Et quand ce ne sont pas les voitures, c’est la marchandise des magasins à laquelle il faut prendre garde. Pour cela, je trouve que le mot « trottoir » trouve tout son sens dans nos petites villes kabyles plus qu’ailleurs, car on ne marche sur leurs trottoirs, on y trotte, on y trébuche et on se débrouille comme on peut pour avancer. Cette absence d’éthique –abstraction faite de la morale- m’a poussé à être sur le qui-vive, à me méfier de tout et dans toutes les situations. Au point où un « bon » comportement, un comportement civique, civilisé, ou tout simplement « normal», me laisse stupéfait.
À une semaine de mon retour en France, je me lève plus tôt que d’habitude. Je ne rentre plus à cinq heures du matin et je ne m’offre guère le luxe de la grasse matinée où je m’abandonne au sommeil matinal, bercé par le chant des oiseaux qui nichent dans les trous des parpaings de notre maison. Comme pour mieux profiter et vivre intensément ma journée avec la nature et la famille avant mon imminent départ, j’écoute et j’observe, hors de mon lit, les oiseaux chanter en prenant mon café à même la terrasse. Cette autre luxure, à la portée de tous - encore faut-il avoir la faculté de la savourer- nous présente le village et ses alentours sous un tout autre angle. Je redécouvre les couleurs matinales de ce petit paysage panoramique, pourtant habituel, mais jamais le même à chaque heure de la journée. Je profite au maximum avant la levée de ce terrible soleil que je ne juge utile et agréable que les deux premières heures des matins d’été. Car au-delà, il devient une catastrophe naturelle.
Dans ma valise, vidée de tous les cadeaux que j’ai rapportés de France pour la famille, j’ai commencé à ranger peu à peu d’autres cadeaux. Une place non négligeable dans ma valise est réservée à mes compatriotes migrants qui n’ont pas pu rentrer au pays et à mes collègues, pour qui je laisserai volontiers ma place au soleil caniculaire de ce mois de juillet infernal.
Pour mes compatriotes d’exile, il s’agit de façon générale de quelques figues, de l’huile d’olive, de la prise « chique » préparée à base de tabac à chiquer et de la cendre de bois mort de figuier. Un procédé de préparation typiquement kabyle. Parait-il ça arrache les lèvres! A côté de ces petits plaisirs des exilés, quelques pièces administratives, provenant de l’état civil algérien pour compléter quelque dossier d’un de nos émigrés face à une administration française de plus en plus exigeante. Sinon, quelques logiciels piratés, et des CD, DVD de musique introuvables sur le marché français ou alors trop chers en France qu’au pays.
Si les souvenirs de mon séjour en Kabylie se rangent d’eux-mêmes dans ma tête, sans que j’y dépense le moindre effort, tel n’a pas été le cas pour les placer dans ma valise. Des souvenirs de Kabylie, des bibelots roulés dans des journaux de la presse algérienne et que je mets dans une multitude de sachets afin de les protéger des éventuels dégâts aéroportuaires avec les agents de l’aéroport d’Alger qui ont cette fâcheuse manie de jeter brutalement les bagages des voyageurs comme on se débarrasse d’une poubelle. Les bibelots que j’offrirai encore à mes collègues seront bien exposés dans leurs bureaux. En me rendant au lieu de mon travail, à chaque fois que je passe les voir, je retrouve des bouts de ma Kabylie dans ce vaste immeuble qui appartient à une mairie de l’une des communes des Hauts-de-Seine.
D’autres bibelots orneront le peu d’espace qui reste dans mon appartement. De voyage en voyage, mon logement se transforme en un petit musée Branly. Dans tous les coins et recoins du chez moi d’exile, des miettes de ma Kabylie m’entourent comme un amoureux au milieu des objets offerts par sa bien aimée ou des totems sacrés et protecteurs par leur force ancestrale. Ce fétichisme nationaliste me procure de l’assurance et du bien être. La présence exilée de ces précieux objets prend magiquement une dimension spirituelle, loin de cette image fade qu’ils avaient sur les étalages des boutiques d’artisanat d’Azazga ou de Tizi-Ouzou. Mes bibelots exilés de Kabylie sont partout : sur ma télé, sur l’armoire et sur les murs, des objets en bois ou en plâtre peint, représentant des figures humaines, des scènes de travaux quotidiens des paysans et paysannes kabyles, des meules, des huileries traditionnelles ou alors des symboles qui évoquent une culture et un patrimoine qui s’éloignent à une vitesse phénoménale de la réalité kabyle en ce début du siècle de toutes les mutations qui n’ont souvent pas lieu d’être. En parlant justement du lieu et de l’être, je dois me préparer seconde après seconde au changement de mon lieu et de mon être à l’approche de mon retour en France.
Ma sœur lave avec grand soin une bouteille en plastique qui se retrouvera dans quelques jours comme seul liquide précieux dans ma cuisine de « là-bas ». Elle mettait toute son énergie en la remplissant à moitié d'eau et d'un produit vaisselle, la secouant plusieurs fois puis la vidant pour la remplir de nouveau. C’est ainsi pendant de longues minutes. À chaque rinçage, elle la portait à son nez pour vérifier si l’odeur du produit qu’elle contenait auparavant, avait bien disparu.
À chaque fin de séjour, le même rituel est observé. Ma sœur, après avoir nettoyé les bouteilles, les remplira d’huile d’olive, puis les fermera hermétiquement en utilisant de fins sachets en plastique et du scotch. Mais depuis les menaces terroristes aériennes, elle ne se contentait plus de ces seules précautions ; elle mettait les bouteilles d’huile au congélateur la veille du départ. Je trouve que cela est ingénieux, car les compagnies aériennes interdisent le liquide et non le dur ! C’est ainsi que je transporte mon huile dure durant tout le trajet, priant le ciel qu’elle ne fonde pas au cours des heures de route entre Tizi-Ouzou et Alger, sous un soleil incandescent.
Ma mère quant à elle, attristée d’abord par notre départ, mon frère Vlâiduch et moi, et puis par le refus probable des douanes algériennes de nous laisser passer avec ces bouteilles d’huile, même à l’état dur. Je l’observais dans le silence de ses gestes lents de tendresse, ouvrant un sac de figues sèches qu’elle avait conservé comme un trésor pour cet énième départ.
- Dis-moi mon fils, vont-ils encore vous confisquer ces bouteilles d’huile ? fit-elle en triant avec amour quelques figues sèches nouvellement ramassées à Agwni N Tegzirin et que nous prendrions également, mon frère Vlâiduch et moi, en guise de viatique d’exilé.
- Ne t’inquiète pas maman. Nous les mettrons avec les bagages qui vont dans la soute. L’essentiel, c’est que les bouteilles ne soient pas dans nos bagages à mains. Et puis, l’huile sera congelée d’ici demain. Lui répondis-je sans trop de conviction.
En grignotant savoureusement un bout de figue sèche, je lui expliquais ce que c’est qu’une soute à bagages en schématisant comme je pouvais avec mes mains en l’air, car la seule image qu’elle a de l’avion est cet espèce d’oiseau, de la taille d’un étourneau, au bruit assourdissant, qu’elle aperçoit par temps clair, très haut dans le ciel kabyle ou qu’elle voit à la télé comme un simple OVNI. Je présume d’ailleurs qu’elle maudit toujours l’avion à chaque fois que mon défunt père, il y a quelques années ou nous-mêmes à présent, le prenions pour retourner en France. Mais je préjuge qu’elle doit le bénir en revanche à chaque retour au pays.

- Le fils de Megdouda ujanjar est passé avec Sept litres la semaine dernière. C’est sa mère qui me l’a dit ! S’exclama-t-elle.
- Ah bon ! Moumouh est retourné au Canada ? Déjà ?...Et dire que je ne l’ai même pas vu ! Lui dis-je.
- Lui aussi a demandé après toi, mais tu étais à Tizi-Ouzou ce jour-là. Au fait, sa maman m’a appris que Moumouh supporte de moins en moins la mentalité algérienne, kabyle et arabe. Ses séjours ne dépassent pas une dizaine de jours. Cela le plonge parait-il dans de mauvais souvenirs et il trouve que les choses n’avancent pas dans ce pays. Pire encore, elles reculent.
- Il a raison maman ! C’est un bon type et courageux. Il n'est d'ailleurs pas fait pour vivre ici lui.
- Faites comme tout le monde mon fils. Ne vous occupez pas du pays et de la politique. Vous savez bien ce qui se passe ici !


Après une longue conversation, des conseils qu’elle me prodiguait depuis que j’étais enfant, comme à son habitude, ma mère fini par des prières infinies, à voix audible, puis basse, murmurante, et enfin, intérieure :

- Que Dieu vous protège et vous fasse rencontrer avec des gens vertueux ! Puisse Dieu et « I3essasen » mettre sur votre chemin des fils de famille…

La figue sèche et mielleuse que ma mère m’a tendue est la plus savoureuse de toutes. Mais, une fois là-bas, en France, les figues sèches prendront une autre dimension. Elles seront plus savoureuses qu’en Kabylie, car elles auront toutes les saveurs de la Kabylie, de ses olives, de ses raisins, de ses guêpes et de son soleil. Pourtant, il s’agit bien des mêmes figues ! Quant aux quatre litres d’huile d’ « olive ouzemmour » que je rapporte de Kabylie, elles doivent me tenir jusqu’au prochain voyage…Une huile magique qui transforme toutes les recettes en de vrais plats kabyles. « Un cassoulet » ou un « Petit salé » prend vite des saveurs kabyles sitôt qu’un filet de son huile d’Azemmour y est intégré.


Tah'art.

samedi 21 mai 2011

Une rue pour Mohya à Paris

        A défaut d'un nom d'Avenue, de Boulevard, nous demandons au maire de Paris et/ou de différents arrondissements un nom de rue pour cet homme au grand talent...C'est Muhya qui disait : '...s3an akw medden yiwet n tmurt, nek snat i yi-d-isahen... !...". Ce pays est également le sien. Paris l'avait accueillie, elle doit lui rendre hommage,...Un hommage à cet amoureux de la poésie et du théâtre français, à travers ses adaptations de Molière entre autres et de Prévert en poésie...Même un nom d'une impasse plairait à ce modeste Monsieur dont le mot "impasse" en dit long au regard de son oeuvre !
Tah'art.


Voici, en attendant,  un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre, sur Mohya :

Abdallah Mohya dit Muḥend u Yeḥya alias Muḥya|220px|center|]] Nom de naissance Abdallah Mohya Autres noms Muḥend u Yeḥya Activité(s) Dramaturge, Poète Naissance

le 1er novembre 1950

Azazga(Iɛeẓẓugen), Kabylie,

Algérie Décès

7 décembre 2004

Paris, France Langue d'écriture Kabyle, Français

Abdallah Mohya dit Muḥend u Yeḥya, est né le 1er novembre 1950 à Iɛeẓẓugen (Azazga) en Algérie. Il est dramaturge et poète kabyle peu connu du public national et international. Décédé en 2004, il a enregistré ses productions sur un support audio (une quinzaine k7)(disponibles en vente en Kabylie), quoiqu'il soit catégoriquement contre ce fait, estimant que la culture ne s'achète pas. Il a consacré plusieurs années de sa vie à adapter en Kabyle des œuvres thétrales universelles telles (Am win yergan rebbi) " En attendant Godot " de Samuel Beckett, (Tacbaylit) "La jarre" de Luigi Pirandello, "Le Médecin malgré lui" et "Tartuffe " de Molière, "Le Ressuscité" de l'écrivain chinois Lu Xun, "Les Emigrés" de l'écrivain polonais Slawomir Mrozek à la glotte mais aussi à la reflexion kabyle.

Son œuvre, fruit de plus de trente années de travail, d'interpretation et de reflexions philosophiques, est aujourd'hui l'objet de la convoitise d'une pensée nouvelle, en Kabylie mais aussi en occident, qui tend à mener une démarche plus constructive du regard mutuel entre occident et Afrique septentrionale. Par ailleurs, Mohya a pu sensibiliser, à travers ses œuvres, beaucoup de gens autour de la revendication identitaire berbère. Son nom et son œuvre sont incontournables et resteront un emblème pour qui veut connaître la culture berbère sous son angle moderne. En décembre 2004, tout en laissant une œuvre inachevée, il est décédé dans une clinique parisienne après une longue bataille contre le cancer.

Biographie[modifier]

Sa famille est originaire d’At-Rbah (commune d’Ibudraren), cependant son père tailleur de profession, s’était installé depuis quelques années à Iazzugan. Mohya a passé une partie de son enfance dans cette région avant que sa famille ne déménage à Tizi-Ouzou. Interne au Lycée Amirouche à Tizi-Ouzou, le jeune Mohya était un brillant élève, il décroche son bac en 1968. Il rejoint l’Université d’Alger où il poursuit des études supérieures en mathématiques. Il obtient sa licence en 1972. Il participe à un concours qu’il obtient, il est alors autorisé à s’inscrire à l’École d’Ingénieurs en Hydraulique en France.

En 1973, il part donc en France, plus précisément à Strasbourg, mais au cours de la même année il rejoint Paris. Il intègre le Groupe d’Études amazighs créé à l’Université Paris VIII (Vincennes). Il sera un des animateurs des revues publiées par ce groupe : Bulletin d’Études amazighs (BEA) puis Tisuraf. En parallèle, il travaillait comme veilleur de nuit dans un hôtel du 7e arrondissement. Il a animé la troupe Asalu à partir de 1983. C’est autour de cette dernière qu’un atelier de traduction-adaptation s’est constitué. Pendant de nombreuses années, il tenait un commerce d‘alimentation générale à Paris. Il a par ailleurs enseigné l'amazigh à l’Association de Culture Berbère. Il a publié des poèmes, des nouvelles ainsi que de nombreuses traductions vers le kabyle de pièces de théâtres (plus d’une vingtaine), nouvelles, poésies...

L’œuvre de Mohya est très diverse et s’inscrit dans trois domaines différents : 1. L’œuvre littéraire proprement dite constituée de poèmes, de nouvelles et autres textes littéraires divers, créations propres de l’auteur. 2. L’œuvre littéraire populaire recueillie et/ou complétée par l’auteur. 3. Les œuvres traduites et adaptées vers le kabyle à partir du français et qui faisant partie de patrimoines littéraires (et/ou artistiques) étrangers.

Bibliographie partielle[modifier]

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Liens externes[modifier]

  • (fr) "Traduire ou adapter en Tamazight", thème d'une rencontre à Tizi-Ouzou
  • (fr) Saïd Chemmakh, D’une langue à l’autre ou l’œuvre de Mohya
  • (fr) Interview (1985)
  • (fr) Interview audio de Mohya
  • (fr) Muhend ouyahia
  • (fr) Mohya : Esquisse d'un portrait
  • (fr) Les adapatations de Mohya

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  • Portail de la Kabylie

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Un génie de la littérature kabyle meurt dans l’anonymat

Geneviève Harland |           
Publié sur Kabyles.net.
 
Il y a 61 ans, le 12 mai 1950, dans le pavillon des incurables d’un hôpital d’Algérie, loin de son pays natal tant aimé, un pauvre kabyle mourait de tuberculose. Personne n’en fut informé sauf celui à qui il avait écrit : « Quand vous recevrez un télégramme de la direction, c’est que je serai mort. »
Izarar Bélaïd, plus connu sous le nom de Bélaïd At-Ali naquit en 1909, à Azrou-Kellal, une des localités où sa mère a exercé le métier d’institutrice. Il est le sixième enfant d’une famille de cinq filles et de trois garçons. Il avait également deux demi-frères issus d’un premier mariage de son père Ali At-Ali.

Dès son jeune âge, sa mère Dehbya At-Salah, institutrice, l’a initié à la langue française qu’il parlait avec ses frères et soeurs, en même temps que sa langue maternelle, le kabyle.

Son frère aîné, Mbarek, vivait en France où il s’était marié. Une de ses sœurs avait épousé un Français ; une autre avait suivi son mari à Paris.

En 1915, Belaïd avait six ans, sa mère quitte l’enseignement et s’installe avec son mari et ses enfants à Azrou uqellal, son village natal, près d’Aïn El-Hammam (ex-Michelet). La même année, Bélaïd entre à l’école du village où il se distinguera pour avoir déjà la maîtrise orale du français. Il restera à Azrou jusqu’à l’âge de onze ans, année où son demi frère Mohand-Saïd installé en France le prend chez lui. Pendant le séjour de six ans qu’il fit à Paris dans le XIXe arrondissement, Bélaïd grandit sous l’œil bienveillant de son frère et de sa belle-sœur qui prenaient grand soin de lui.

L’environnement et l’enseignement reçu à Paris ont transformé Bélaïd dont la curiosité, déjà très vive, s’est ouverte à la lecture, à la musique et aux arts. Son physique aidant - il était blond tirant sur le roux -, Bélaïd n’eut aucune difficulté à s’intégrer dans son nouveau milieu. Il le fit si bien qu’il finit par prendre le prénom de Robert.

En 1925, après la mort de son père, il regagne Azrou. Il avait seize ans. Ses errances, - elles avaient commencé tôt, - l’ayant ramené en Kabylie, Belaïd fréquenta l’école publique d’Azrou mais n’y obtint pas le CEP n’ayant pas été « présenté » : à quinze ans, le voilà lancé dans la vie. C’était un jeune adolescent plein de vie. Sa mère s’empressa de le marier, contre son gré, avec Fadma At-Saadi, du village voisin de Taskenfout. Mais Bélaïd n’était pas prêt au mariage. Il délaissa vite sa femme pour fréquenter ses copains de jeu et divorça.

Période, la première, d’« inadaptation » : il passe beaucoup de temps à Michelet, en compagnie d’autres jeunes désœuvrés : parties de domino, longues stations dans les petits cafés où l’on tue le temps. Il « descend » à Alger, chercher fortune, en attendant le service militaire qui allait lui fournir l’occasion d’une vie organisée et, éventuellement, d’une réussite.

Il est bientôt caporal, puis sergent, sergent-chef. II est beau garçon : une abondante chevelure blonde, le teint blanc, les traits mobiles, l’œil vif font que ce joyeux compagnon, doué d’un esprit ouvert, souple et sensible, très méditerranéen en somme, trouve ses entrées dans quelques familles européennes ; il y en a même une où certaine fille de la maison remarque sa personne aussi bien, sinon mieux, que son uniforme galonné... Mais, on apprend un jour qu’il est Kabyle : adieu, alors, la fiancée rêvée !

A la mobilisation de 1939, Belaïd participe à la campagne de Tunisie, sur la ligne Mareth : il y gagne le scorbut et y perd toutes ses dents. Un jour, en 1943, son régiment doit embarquer pour la Corse : il veut, comme d’autres de ses compagnons, tirer une bordée avant de partir pour « le casse-pipes » : il évite de déranger le poste de garde et passe trois jours dans les vignes du Seigneur : quand il a fini de cuver son vin, le corps expéditionnaire a levé l’ancre. II est donc déserteur... et sans le sou. Il vend son uniforme et endosse un complet d’occasion qu’il vendra, par la suite, pièce par pièce... pour boire. Belaïd avait, depuis quelques années, contracté le vice de la bouteille, ce qui l’amena à être cassé, - deux fois, dit-on, - de son grade.

Il regagne Alger où il est plus facile, semble-t-il, de disparaître dans la masse. Il y vivra la vie des clochards. Il a écrit des souvenirs de cette période : « Décembre 1943, Alger, Bab-El-Oued. Par une nuit d’ivresse parfaite, Popeye, (c’est son plus récent sobriquet), s’est fait dévaliser, complètement déshabiller par ses agresseurs. Il se réveille pour se retrouver, le lendemain, dans l’entrée d’un immeuble et vêtu d une seule chemise, (une blanche, cadeau de son ami, Vou-llevsa-tamellalt). Impossible de sortir dans la rue en pareille tenue. La concierge, d’abord effrayée, puis pitoyable, lui donne tout ce qu’elle peut : un sac de jute qui pourrait contenir un quintal de blé, il est sauvé ! Enroulé autour de la taille, le sac a l’air du tablier de travail des débardeurs ; Popeye peut circuler... Huit jours après, Popeye a trouvé un vieux « couffin » crevé. Après l’avoir raccommodé, il y met tout ce qu’il trouve dans les poubelles : vieilles chaussures, épingles, fourchettes, cuillers, quelquefois argentées, jetées par mégarde, boites vides de conserve utilisables... Entre-temps, il a aussi trouvé une vieille toile cirée qu’il a attachée autour de ses épaules en guise de veste ; avec un fond de chapeau de dame sur la tête, la barbe qui convient, il peut se mêler à la « Cie des Cloches »...

Bientôt, las de cette vie dont il a honte, il rentre en Kabylie, retrouve à Azrou sa vieille mère et un de ses frères, Tayeb, qui vient de se marier.

II faut vivre... Que faire dans un pays si pauvre ? Dahbia retire à peine 5.000 Fr. par mois de son café de Michelet ; Tayeb va travailler à Alger. Belaïd est embauché sur le chantier de construction d’une usine électrique. Il n’a pas jusque-là, travaillé beaucoup de ses mains, mais, comme il sait lire et écrire, on fait de lui un garde-magasin, ce qui lui laisse tout le loisir qu’il peut souhaiter pour lire, jouer de la mandoline, dessiner, (il manie assez bien le crayon pour faire un portrait ressemblant de son chef de chantier)... Est-ce un nouveau départ ? Ce serait trop beau ! Comme il n’a pu cesser de boire, il est remercié après quelques mois.

A la maison, Tayeb, après quelque temps de mariage, a répudié sa femme et est retourné en France. Belaïd reste donc avec sa mère. C’est une femme dont le caractère aigri rend le commerce difficile, même pour un fils, qui n’est pas commode lui non plus. Après une série d’escarmouches de plus en plus violentes, c’est la mère qui quitte le terrain et se retire chez une de ses sœurs, à Saint-Eugène.

Voilà Belaïd seul et sans ressources.
Il vit dans la crainte d’être arrêté car les gendarmes passent souvent à Azrou, à la recherche de militants nationalistes.

La vie est dure ; le ravitaillement, (on dit maintenant boutayma pour désigner ce nouvel ordre de choses imposé par la guerre), le ravitaillement est difficile. Belaïd n’a, pour vivre, que les maigres rétributions qu’il reçoit de quelques illettrés pour écrire leur correspondance. Un ami s’efforce de le tirer d’embarras en lui fournissant quelques denrées : des lentilles, (dont la consommation est une innovation dans le pays), des pommes de terre, un peu de pain, des figues sèches, (qu’il apprend à faire cuire : il n’a plus de dents), et même, complément précieux, indispensable, du café et des cigarettes, ces bienheureuses cigarettes qui, parcimonieusement fumées par fragments, lui tiennent compagnie pendant les longues nuits de rédaction ou de rêverie ; car c’est à cette époque de réclusion qu’il écrit ses récits, ses poèmes et complète, par des « lectures en tout genre » ce qu’il appelle sa « culture de marché aux puces ».
La roue tourne... Dahbia, lasse de la ville et, même, « rappelée, dit-elle, par le gardien spirituel de sa maison », revient à Azrou. Tayeb, qui n’a pas trouvé en France un travail assez rémunérateur, rentre aussi au pays : cela fait, pour Belaïd, une carte d’identité qui tombe à pic et qui va lui permettre de se risquer au moins à Michelet. Il y vit de petites industries, comme celle de peintre d’enseignes, mais, aussi, y boit de bons coup, ce qui le ramène, une fois de plus, aux prises avec la gendarmerie locale, composée heureusement de bons garçons qui s’amusent des réparties d’un prévenu ressemblant plus à un titi parisien qu’à un paysan kabyle. Mais, la belle saison passe. A ce moment, Tayeb reprend le bateau, - et sa carte d’identité, - pour retourner à Paris et la vieille Dahbia « redescend » à Alger. Que va faire Belaïd ? Il en a assez de vivre seul et enfermé ; il a aussi le dégoût, passager, du pays, de la mentalité du village : il consentirait à vivre comme un ours, à condition qu’il fût libre.



D’un premier lit, la mère de Belaïd avait un fils, Mohand-Saïd, qui avait épousé une Française et s’était établi au Maroc comme agent d’affaires. Belaïd imagine que ce demi-frère, qu’il connaît à peine, pourra le caser dans quelque administration. De Michelet, il se rend à Bougie et parvient, de là, par on ne sait quels moyens, à Oudjda. D’Oudjda à Rabat, il fait le trajet à pied. Son demi-frère l’accueille, l’habille mais doit bientôt éloigner de chez lui un hôte si peu recommandable.

Belaïd entreprend alors, en vagabond, la route qui aurait dû le ramener au pays kabyle. Il connaît, de nouveau, la faim, la prison pour vagabondage et ivrognerie ; il couche à la belle étoile, dans les jardins publics, les granges, les garages. Le paludisme, puis une pneumonie préparent le terrain à la tuberculose. Des diverses étapes de cet invraisemblable voyage, il envoie à son ami, Vou-llevsa-tamellalt, des lettres qui sont des cris d’alarme ou de longues confidences.

Expulsé du Maroc, il rentre en Algérie par Marnia et Tlemcen : d’Aïn-Elhout, (14 kilomètres de Tlemcen), il écrit :
« Pourquoi et comment j’ai quitté Marnia ? Jeudi dernier, je me réveillai dans la geôle du commissariat de police. J’y avais été conduit, la veille, paraît-il, dans un état... que vous devinez. Le jeune secrétaire du commissariat, (un de ces hommes que je peux appeler « chics types ») me fit venir dans son bureau et me dit : « Mon ami, voici la troisième fois que vous passez la nuit ici pour le même motif. Oui, oui, je sais que vous ne faites de mal à personne et que vous gagnez de quoi... boire en faisant le porteur d’eau ou quelquefois en écrivant des lettres. Nous avons remarqué même que vous sembliez assez instruit. C’est dommage, mais enfin, nous, la police, ne pouvons plus vous permettre de rester plus longtemps ici, à Marnia. Songez que vous n’avez absolument aucune pièce d’identité. Nous savons que vous avez été refoulé du Maroc. Aussi, le mieux que l’on puisse faire pour vous, est de vous refouler nous-mêmes à notre tour. Marnia est une toute petite ville où un étranger comme vous ne peut trouver aucune aide. II me semble, d’ailleurs, que vous devez savoir faire autre chose que le porteur d’eau et... l’ivrogne. Allez donc à Tlemcen, qui est une grande ville : voici une réquisition signée du Maire pour une place en chemin de fer. Vous n’avez pas le sou ?... Hélas, je ne peux rien vous donner non plus, mais voici toujours un paquet de cigarettes que vous fumerez à ma santé, et bonne chance ! »

« Un agent de police m’accompagna jusqu’à la gare pour s’assurer que je montais bien en wagon et, vers 16 h. je débarquais ici, à la gare de Tlemcen, avec mon vieux couffin qui me sert de valise depuis Oudjda. Je suis allé d’abord à une espèce de marché aux puces où j’ai vendu les quatorze cigarettes qui me restaient et j’ai acheté un morceau de pain, dont je commençais à avoir grand besoin. J’ai passé la nuit à la belle... lune et c’est le lendemain que mon patron actuel m’a trouvé mangeant, dans le marché aux légumes, des figues (fraîches !) jetées. J’ai accepté tout de suite la place de gardien qu’il me proposait dans son jardin. Ne sait pas n’importe qui ce que c’est que de se trouver loin de son pays, sans aucune pièce d’identité, sans un sou et nu dans une vieille djellaba comme celle que je porte depuis Oudjda... Ce maraîcher, vous comprenez, a de bonnes raisons pour ne pas exiger de paperasses il paraît qu’aucun de mes prédécesseurs n’a pu rester plus de huit jours dans la place. Je gagne 750 Fr. par mois, 23 Fr. par jour, plus deux petites galettes d’orge et liberté de cuisiner quelques légumes pris sur le jardin... Je supporte ma solitude et ne souffre que du manque de lecture. Mon patron refuse de m’acheter le moindre journal, même si je lui offre de lui en faire la lecture... Contrairement à nos conventions, il me fait travailler à longueur de journée, et péniblement, en dehors de la garde. Il se rend compte de ma gêne, sait que, étranger sans soutien, je suis obligé de tout supporter... »

« ... Je vais maintenant me faire griller quelques poivrons avec un oignon et une tomate... Je me passe de vin sans aucune peine... Ce qui me manquerait le plus est une tasse de bon café, et, aussi une lampe et un livre, un bon livre, volumineux, substantiel... »
Une des lettres suivantes vient de l’Hôpital de Tlemcen, puis une autre de l’Hôpital civil d’Oran où il a été transféré avec une feuille d’hospitalisation qui porte un laconique tuberculose pulmonaire.
« Le régime est ici très bon, la nourriture si abondante que l’on retrouve du pain, (oui, du pain !), de la viande, dans la boîte à ordures ! Il y a pour moi de quoi rêver à certains moments où j’étais à la recherche du moindre croûton, de la moindre épluchure de légume pour apaiser ma fringale !... Il est bon d’avoir eu faim dans ma vie... »
Il retrouve assez de santé pour se remettre à lire avec cette avidité et cette pénétration que nous lui connaissons. Il lit de tout mais l’histoire qui concerne la Kabylie le touche plus que n’importe quoi. Le Journal d’Alger publiait à cette époque une enquête intitulée : le géant Kabyle... « Il est dommage, écrit-il, que Monsieur B. ne compose son enquête que de rappels historiques qui ne m’apprennent rien de neuf... J’aime mieux des appréciations personnelles qui me font, selon les cas, ou bomber le torse ou me cacher la figure... Pour ma part, je ne crois pas qu’il y ait eu jamais un seul écrivain qui nous décrive et dépeigne objectivement... Seul, sans doute, un Kabyle pourrait le faire parce que seul il a accès à certains coins de l’âme de ses... cousins... »

« Quels sont les livres que je lis ? Ceux que je peux me procurer, rien de bien fameux : le peu de malades européens qui veulent bien me prêter de la lecture n’ont que de médiocres brochures populaires du genre Tarzan ou policier, ou encore L’histoire d’un âne et de deux jeunes filles, d’un auteur anglais, que je viens de terminer... Vous savez que j’en suis arrivé à aimer les lectures plus sérieuses, plus sages... les lectures d’analyse qui m’offrent le plaisir du démontage de l’appareil psychologique, le spectacle de son fonctionnement. J’en suis arrivé, je crois, à aimer autant de telles lectures qu’une tasse de café ou une cigarette... »

« ... Je donnerais bien cher pour avoir ces huit gros volumes de Gsell,... comme j’aimerais bien aussi connaître les œuvres de Gauthier, Marçais, etc. qui me diraient quelque chose sur mes origines et me passionneraient. Oui, c’est assez drôle, c’est maintenant, à mon âge, que je trouve le meilleur agrément dans la lecture du moindre ouvrage d’Histoire, même élémentaire, alors que cela m’aurait été un martyre à l’âge d écolier... »
Que fait-il pour occuper les longues journées d’hôpital ?
Jamais le temps ne lui a duré, semble-t-il. Il écrit, des lettres de six à huit pages d’une écriture serrée, il « compose » ses souvenirs, il observe ses compagnons de misère :
« Je fais la grasse matinée et, au lit, je lis Témoignage Chrétien jusqu’à la soupe ; après quoi, retour au lit. Quelques bonnes cigarettes, quelques lignes de T.C. et re-sommeil. Oui, la vie de château ou de roi fainéant... Mais, c’est tout de même l’hôpital... Aujourd’hui, il y a du nouveau pour moi, j’ai été transféré d’une salle commune, où nous étions dix-huit, dans une petite chambre à deux lits où, pour le moment, je suis seul... Qui viendra me tenir compagnie ? J’en ai fait l’expérience : il semble difficile que deux hommes puissent vivre dans une telle proximité sans se chamailler, en venir parfois à la haine... Ce déménagement est une amabilité à mon égard de la part de la demoiselle qui s’occupe de nous. Elle n’avait pas été sans remarquer que cet isolement me ferait le plus grand plaisir et c’est d’autant plus gentil de sa part qu’il lui a suffi de sentir mon désir sans que j’aie eu à le lui dire. Comme j’ai remarqué, m’a-t-elle dit, que vous aimiez beaucoup écrire et lire... ici, vous serez « plus tranquille. » j’ai placé sur ma table un petit bouquet de fleurs cueillies dans le jardin et un numéro de Forge, pour faire... bureau. C’est est d’ici que j’espère vous envoyer mes chefs-d œuvre... »

« ... Ne croyez pas que je sois en train d’écrire pour écrire. Je suis en train de vivre des jours qui ne sont pas ordinaires... des jours dont je ne peux pas perdre une minute, car j’ai une maladie dont je sais assez par mes lectures... Vous allez rire. Ce matin, votre petit colis des quatre paquets de cigarettes Noralux m’a été apporté par une jeune demoiselle qui travaille là-bas, dans les bureaux. Elle a ouvert la porte de ma chambre pour demander « C’est bien vous, Monsieur Zehrar ? » (Belaïd avait réussi à se faire inscrire sous ce nom.) Alors, je me suis soulevé sur mon lit et, sans réfléchir, je n’ai trouvé à dire que « Ah, mademoiselle, ce sont des cigarettes ! Vous me sauvez la vie !... Je vous bénis ! » Voilà une expression que je n’avais jamais employée de ma vie - c’est sorti sans que je l’aie voulu, tout simplement - il faut croire que ce qui sort du cœur, comme on dit, n’a pas besoin d’être pensé. La pauvre fille en est devenue toute rouge, comme la fleur que j’ai là. Elle n’a pu que dire « Vous êtes bien, ici, tout seul... tranquille... Vous avez des fleurs... » Il est curieux que, dans de tels moments, quand on se sent plein de bons sentiments, l’on se trouve gêné, tandis que lorsqu’il s’agit de se dire des méchancetés... »
Il passe à l’Hôpital de Saint-Denis-du-Sig :
« Figurez-vous que j’ai vieilli. Oui, je suis devenu un vieil homme : j’ai fait le saut, franchi la ligne. Oh ! ce n’est pas plus difficile que d’avaler une pilule : mes tempes ont blanchi depuis longtemps... depuis longtemps, je m’entends appeler chibani, mais je n’en tenais pas compte... Le premier jour où je suis arrivé ici, transféré d’Oran, Madame Pépita, qui dirige ce pavillon de dix contagieux, et qui est aussi la crème des femmes, a dit à Mlle Angèle : « Le vieux, vous le mettrez là » en désignant la meilleure place de la salle. J’ai occupé le lit en me disant que, ma foi, le métier de « vieux » a du bon. Depuis, je ne cherche pas à cacher ma bouche édentée quand il m’arrive de rire, ni à me redresser en marchant... »
De l’hôpital de Saint-Denis, encore :
« Merci pour les deux derniers numéros de Témoignage Chrétien attendus avec impatience : j’ai fini par m’y habituer. Ce qu’on y lit est toujours plein d’une certaine bonté, d’une charité qui fait du bien. Chrétien ou non, on aime entendre dire des choses douces, indulgentes, compréhensives... surtout quand on en sent le besoin. De plus, je dois dire que vos Témoignage Chrétien sont lus par d’autres, dont Madame Pépita, et même la dame « d’en face » (l’ancien pavillon d’aliénés), qui, malgré qu’elle ait toute sa raison, est restée internée ; chaque jour, elle vient s’accouder à ma fenêtre et me demande : Alors, pas reçu de nouveau Témoignage Chrétien ? » Je les lui passe régulièrement et c’est pour moi un moyen de faire un plaisir dont je suis payé, d’ailleurs, assez souvent ; lorsque je suis en pénurie complète de tabac, elle me procure deux ou trois mégots, même une cigarette entière. »

« ... Il y a quelque temps, j’ai eu ici une mandoline, pendant quatre ou cinq jours. Le pauvre gosse à qui elle appartenait est parti ensuite pour l’hôpital d’Oran, où il est mort. Comme il ne savait pas en jouer, j’ai pu en profiter tout mon saoul, pour moi et toute l’assistance. Ah vous ne pouvez pas imaginer comme j’ai essayé de m’exprimer de tout mon cœur, de toute mon âme. Il y avait si longtemps que je n’avais pas tenu l’instrument, (depuis ma réclusion à Azrou), que j’en ai joué comme jamais, je crois, je ne l’avais fait. Madame Pépita a même essuyé une petite larme, quand je jouais certains airs de ma jeunesse, du temps où j’étais « Robert ». Certains, même, des pauvres types qui sont ici qui ne m’aiment sans doute pas beaucoup, m’ont semblé s’adoucir à certains airs de musique, (je les observais du coin de l’œil). Il n’y a eu de pris que moi quand j’ai entonné un chant de chez nous et, surtout, quand j’ai fredonné en jouant, l’un ou l’autre de mes petits poèmes, comme :
O montagne de mon pays,
Qui a le plus beau des noms,
Toi que je pleure dans mon exil...
»
Chose étonnante, la santé reprit le dessus :
« Il y a maintenant sept mois que je suis dans cet hôpital : j’ai eu presque la certitude que j’y mourrais de tuberculose et, brusquement, j’ai senti mes muscles se reformer ; mes cheveux ayant repoussé, j’ai pu me refaire une raie, (enjolivée par la blancheur de mes tempes : vous ne savez pas comme cela fait joli !) ; j’ai coupé mes moustaches à l’américaine, comme vous les connaissez. Alors, je trouve qu’il ne m’est plus permis de rester plus longtemps ici. J’ai besoin de travailler manuellement, de me fatiguer de dépenser mes forces, comme j’ai besoin de respirer largement, et un autre air que celui de ce Pavillon 10... »
Ses lettres se succèdent, portant des phrases comme celle-ci : « On ne peut pas reprocher au Kabyle de ne pas brûler ce qu’il a adoré... Peut-on lui faire un reproche si, de tout ce qu’il adore, il ne trouve jamais rien de durable ni d’éternel ? »
Du Sig, on l’envoie une fois de plus à Oran, puis, dernière étape, - il s’en doutait, - à Mascara. Il continue de s’inquiéter de sa mère, des deux mètres de neige qu’on dit être tombés à Michelet, mais aussi d’avoir de la lecture sérieuse, du travail.
« Ici, on passe son temps à jouer aux cartes, dames, domino, loto - tous ces jeux me dégoûtent - je n’aspire qu’au plaisir de reprendre la suite de mes Cahiers je crois que c’est ici le moment et l’occasion providentielle pour moi d’écrire quelque chose de sérieux... »
Dans la dernière lettre qui est parvenue, à J.M. Dallet (du 3 Mars 1950, Mascara), il écrit mélancoliquement :
« Mon existence s’achève et je l’aurai dépensée, jusqu’au dernier jour, à imaginer et à composer des rêves. Mais cela suffit ! Devinez ce que je suis en train de lire en ce moment... L’Évangile selon saint Luc et les Actes des Apôtres, du même. Il y a un certain temps que, chaque jour, j’en lis quelques pages - vous ne pouvez pas vous imaginer, et je ne saurais vous dire, l’impression que me fait cette lecture - j’ai presque peur d’y trouver une certaine justification de ma pauvre vie égoïste... »
Après avoir une fois de plus demandé des nouvelles de sa mère, Belaïd, dont l’écriture est plus ferme que jamais, fait au dos d’une carte postale le résumé de ses séjours en hôpital :
1947 : Oujda,
1948 : Tlemcen,
1949 : Oran et St-Denis-du-Sig,
1950 : Mascara, puis, après 1951 : ?

Il ne trouve plus rien à ajouter qu’une vue aérienne, découpée dans un journal, et qui porte cette légende : L’asile des vieillards de St-André de Mascara : il a tracé une petite croix sur le pavillon où il devait mourir.
Publié par Geneviève Harland sur "Kabyles.net"
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http://www.kabyles.net/Un-genie-de-la-litterature-kabyle.html


Bibliographie
- Dallet (J.-M.) et Degezelle (J.-L.) : Les cahiers de Belaïd ou la Kabylie d’antan, Fort-National, 1964 ; I (Textes), 478 p. + II (Traductions), 446 p.
- A3mer Meskin : Belaid At Ali, Etudes et documents berbères, 2, 1987, p. 128-141.
- Belaid At Ali : Expressions de la vie, commentaires d’expressions kabyles (extraits), Etudes et documents berbères, 2, 1987, p. 142-150.

samedi 21 août 2010

Lemsella mon village : "Hommage en portrait à Nna Wardia"

 Dessins : Tah'art. Photo : Mohand Chikdène.

               Je n'ai rien à dire. J'ai appris le décès de Nna Werdiya et cette fois-ci, je n'écrirai rien; je laisserai la mine de mon crayon remplacer les mots. A travers ces modestes esquisses, je rends hommage à ceux qui nous ont quittés à jamais. A ces valeureux habitants de Lemsella que nous garderons dans nos coeurs.

  Nna Werdiya At Musa :











    En revoyant ces croquis et en les faisant défiler de bas en haut, j'ai vu comment ces gens que nous aimons nous ont quittés et partis dans cette lumière blanche, mais ils seront malgré tout dans nos mémoires et nos cœurs.

Photos : Mohand Chikdène.
Dessins : Tah'art.
Le 21 août 2010

Village Lemsella : "Dda 3mara nous a quittés"


    

       Comme pour le portrait de Nna Werdiya, cette fois-ci encore , je n'écrirai rien; je laisserai la mine de mon crayon remplacer les mots. A travers ces modestes esquisses, je rends hommage à ceux qui nous ont quittés à jamais. A ces valeureux habitants de Lemsella que nous garderons dans nos cœurs.

Dda ξmara At Buξecrin :




                En revoyant ces croquis et en les faisant défiler de bas en haut, j'ai vu comment ces gens que nous aimons nous ont quittés et partis dans cette lumière blanche, mais ils seront malgré tout dans nos mémoires et nos cœurs.

Photos : Mohand Chikdène.
Dessins : Tah'art.
Copyright : Tahar HOURI © 2010

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